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Etape incontournable du tracé de la Loire à vélo sur la rive gauche de l’estuaire, la commune de Paimboeuf a longtemps été injustement qualifiée de “belle endormie”. Pourtant, son riche passé maritime et fluvial saute aux yeux lorsqu’on arpente ses rives. Quais, cales, et bassins rappellent cette histoire. Venir à Paimboeuf c’est aussi profiter de l’un des plus beaux postes d’observation sur l’estuaire.

PAIMBOEUF, UN AVANT-PORT DE NANTES

Au milieu du XVIIe siècle, face aux difficultés pour les navires au long cours de remonter le fleuve jusqu’au port de commerce de Nantes, les négociants, armateurs et constructeurs de navires sont obligés de déplacer une grande partie de leur activité dans des avant-ports, au plus près de la façade maritime. A ce titre, le havre de Paimboeuf avec sa rade et ses rives propices aux transbordements des marchandises et à l’entretien des navires attire rapidement l'attention des ingénieurs du roi pour la création d’un avant-port. En près d’un siècle, la fréquentation croissante de cette ancienne île de Loire, propriétée du duché de Retz et à l'habitat rural dispersé, provoque l’essor d’un bourg neuf né de l’activité maritime et fluviale.

Sur deux kilomètres, la convoitise des terrains entraîne un processus de partage de la rive et de densification des parcelles donnant naissance au front bâti portuaire que nous connaissons aujourd’hui afin d’accueillir une population à la fois sédentaire et voyageuse. A savoir, un long bandeau de maisons mitoyennes aux façades sobres et dépassant rarement plus de deux étages. Au cours du XIXe siècle, le comblement progressif de la rade et les difficultés à maintenir une profondeur suffisante du chenal dans cette partie de l'estuaire provoquent le déclassement progressif de l’avant-port de Paimboeuf au profit de Saint-Nazaire en aval.

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Le phare de paimboeuf

Impossible de ne pas le voir lorsqu’on longe les quais. Le phare de Paimboeuf se dresse fièrement à l’extrémité du môle dit la “chaussée neuve” construit de 1778 à 1782. Cette tour à feu en pierre de granite de taille, peinte, d’un peu plus de 7 mètres de haut pour 2,20 mètres de diamètre, a été élevée en 1854 d'après un plan-modèle diffusé par le service des Phares et Balises. Électrifié à partir de 1913, il est le seul ouvrage de ce type construit autant en amont dans l’estuaire et son signal lumineux est visible à plus de 15 kilomètres à la ronde. Mis en service lors du déclin de la fonction d’avant-port de Paimboeuf, il incarne malgré tout la vocation maritime de cette commune ouverte sur l’estuaire.

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UN PANORAMA SUR L’ESTUAIRE

 

Le décor est si plat qu’une hauteur de six mètres suffit à porter le regard sur de nouveaux horizons. Vers l’ouest, ce qui nous attend nous fascine, nous attire, nous inquiète aussi. Avec ses torchères, ses cheminées, ses réseaux de pipe-lines et ses réservoirs innombrables, la raffinerie paraît démesurée. Elle dissimule mal les terminaux de Montoir-de-Bretagne, l’extension portuaire de Saint-Nazaire. Marqués par les grues et les portiques de déchargement, plusieurs kilomètres de quais s’étirent en enfilade : terminal charbonnier, terminal agroalimentaire, terminal gazier, terminal conteneurs… Un monde de machines, de béton et d’acier dont on perçoit le ronronnement à la faveur du vent du large à peine perturbé par le pont de Saint-Nazaire, désormais bien visible. Dans le ciel, un Beluga en phase d’approche vient livrer ses tronçons d’avion à l’usine Airbus. Au seuil d’un nouveau voyage, nous tournons le dos à plusieurs jours de périple en pleine nature. Adieu trognes et civelles, roselières et charolaises, un univers minéral nous attend.

En face, Paimbœuf aligne ses maisons de pêcheurs serrées les unes contre les autres sur un quai endormi. La Loire ne fait encore qu’un kilomètre de large et s’apprête à franchir la passe des Brillantes, au droit de Paimbœuf. La petite ville verrouille une dernière fois le fleuve avant qu’il ne s’élargisse d’un coup et ne s’écoule dans un lit trois fois plus grand, prélude à l’océan qui l’attend juste derrière le pont de Saint-Nazaire.

Des Rives

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